jeudi 23 juin 2011

θεός

 
 
 
Théo pousse la porte du café de la rue Montmartre, ses yeux bleus se perdent parmi la foule de buveurs. Théo s'appelle Théo, mais Théo n'est pas un Théo comme les autres. Ce serait sans doute banal de vous dire qu'il est beau comme une fleur de printemps, que ses caresses vous font aimer la Terre, que ses regards vous font comprendre le ciel. Théo, c'est un peu comme un soleil d'hiver au beau milieu d'une neige éclatante. Vous ne le voyez pas, il vous inonde. Mais il est là, déraisonnablement là, quand plus rien ne va, quand le monde et ses absurdités vous envahissent, il est toujours là, lui et ses yeux bleus comme le ciel, lui et ses baisers doux comme la mer. Théo n'enseigne rien, il partage cette humanité débordante, cette richesse d'âme dont le ciel l'a doté. Dès la première rencontre, les mots n'ont pas besoin de franchir la barrière de ces lèvres, vous savez que vous avez en face de vous quelqu'un d'extraordinaire. Ce n'est plus la peine de mentir, ni de tricher, il lit en vous comme dans un livre aux reliures dorées. Avec Théo, vous n'avez plus peur, il vous protège. Théo, c'est un peu comme un concerto de Mozart mélangé à une sonate de Schubert ; le classicisme de l'un, complète le romantisme de l'autre. Théo c'est la bonté à l'état pur, c'est tout ce que l'humanité a de plus précieux, réunis en un seul être. Théo aime un peu trop ses ordinateurs, plus qu'il ne m'aime moi. Mais les défauts de Théo sont ses plus grandes qualités. Dire que je suis amoureuse de Théo serait bien trop banal et si loin de la vérité, alors je me contente de dire que je ne vis que pour Théo. Chaque sourire, chaque regard lui sont destinés. Théo c'est un mariage sur la place du 11 septembre, une matinée de juin. Théo sait tout et comprend tout, jusqu'au mystère des aurores boréales que les cieux font vivre pour émerveiller les hommes. Ses baisers ont le goût sucré des fraises des bois. Théo est beau, et sa beauté défit la superficialité des hommes de ce siècle. Théo est roi, non pas un roi de royaume, mais un roi encore plus puissant : Théo se gouverne lui-même et ne cède pas aux tentations qui de tous temps font fléchir les hommes. Théo, du haut de ses 17 ans, a des yeux de vieux sage berbère ayant traversé des millénaires de souffrance. On ne l'aime pas, on l'adore. Théo est tellement idéal qu'il n'y a qu'un problème avec lui; tant de perfection n'étant pas de ce monde, Théo n'existe pas.
 
Nb : La citation "Tes caresses me font aimer la Terre, tes regards me font comprendre le Ciel", n'est pas de moi mais de Victor Hugo.

ήλιος

 
 
 
Souris-moi et dis-moi que tu m'aimes.
 
J'ai pas peur de toi tu sais. T'es ni plus, ni moins qu'un visage dont je ne me souviendrais plus dans dix ans. Tes lèvres, tes yeux, j'y penserais plus le jour de mon mariage, tu seras plus qu'un souvenir. C'est à peine si je me souviendrais de ton nom. En fait ce sera un peu comme si t'avais jamais existé. Et franchement, tu me manqueras pas. T'es vraiment pas exceptionnel comme mec, des comme Toi j'en vois dix par jour dans ma rue, quand je vais au lycée, le matin. Ils ont peut-être pas ton soleil dans les yeux, mais ils te ressemblent. En plus t'es même pas beau. Maintenant que j'y pense, t'es assez insignifiant, presque autant que moi. En plus, t'en as rien à faire de moi, ça se voit comme le soleil au milieu du ciel bleu. Et je sais pas pourquoi je rêve de toi toutes les nuits, c'est vraiment ridicule de rêver de quelqu'un qui se fout de votre gueule. Alors non, je ne t'aime pas. Je crois même que te déteste. Quoi que non, te détester serait t'accorder beaucoup trop d'importance. Mais je crois que si tu m'embrassais, là tout de suite maintenant, j'oublierais tous ce que je n'aime pas chez Toi.
 
Ce texte n'est pas autobiographique. (En fait si)

Σ 'αγαπώ




A Toi.

J'aime ton visage, pour sa pureté éclatante. J'aime tes traits, si fins qu'ils semblent avoir été dessinés par Léonard de Vinci lui-même. J'aime ton sourire, qui tel un soleil d'hiver illumine la blancheur de ma vie. J'aime cette mèche qui te tombe sans cesse devant les yeux et que tu pinces délicatement entre tes doigts pour l'écarter. J'aime ta bouche qui m'attire comme un aimant. Je rêve d'y déposer un baiser, quelque chose de doux et sucré, comme une promesse faite du bout des lèvres. Oui, décidément j'aime ta bouche. Je l'aime presque autant que ton nez, appendice divin, dont Cyrano, lui-même doit en être jaloux. J'aime ton nez. Parfois, je me dis que toute la beauté de Dieu s'est incarnée dans ton nez. Tes mains ne sont pas mal non plus. Rien n'est comparable à tes mains. Je pourrais te dire qu'elles sont douces comme la fourrure d'un ours blanc, mais ce serait loin de la réalité : tes mains sont bien plus que ça. J'aime le son de ta voix, aussi doux et mélodieux que le chant d'un hautbois dans un concerto de Mozart. J'aime ta silhouette, qui quand elle se profile au loin me donne des frissons. Au cas où tu ne l'aurais pas encore compris, je crois bien que je t'aime.



PS : Veuillez pardonner la mièvrerie et le manque d'intérêt de ce texte.

“Monsieur Hugo... Faire des compliments à celle qu'on aime est la première façon de faire des caresses, c'est une demi-audace qui s'essaye. Le compliment, c'est comme le baiser à travers le voile. La volupté y met sa douce pointe, tout en se cachant. Devant la volupté, le coeur recule pour mieux aimer ?" (Juliette Drouet, amante et muse de Victor Hugo)
Image : >


« C'est comme une plaie béante qui coupe votre corps en deux. Vous ne pouvez plus courir ni marcher, ni même sourire. Vous n'êtes plus qu'une ombre de vous-même, une épave. Vos traits sont anguleux, votre visage est blanc comme la mort, vous n'êtes ni laid, ni beau, vous n'existez presque plus. Vous n'avez même plus la force de crier votre douleur, il y a comme un vide en vous. C'est une déchirure qui ne guérit jamais. Comme un coup de couteau inattendu qui vient vous transpercer le ventre. Et le sang coule, et coule encore, impossible de l'arrêter. Vous traînez votre corps tel un fantôme dans des endroits sombres et sales. Vous mordez la poussière. Vous avez perdu toute humanité. En fait, vous n'êtes plus rien. Vous n'existez plus vous-même. Votre corps vous est étranger. Mais les autres ne voient rien. Les autres n'entendent rien. Ils n'entendent même pas les cris désespérés que vous leur adressez. Ils sont trop occupés à regarder leur miroir, en quête de perfection. Ils sont trop occupés à envier les richesses des autres, même quand les autres sont pauvres d'eux-mêmes. Ils sont trop occupé à se voiler la face, en inventant mille excuses pour se défiler. Et vous, vous êtes là, à attendre en silence que l'on vous prenne la main. Mais personne ne vient. Voilà des jours, des mois et des années que vous attendez, tapis dans l'ombre à tendre la main. Mais les autres vous piétinent, vous insultent et crachent leur venin sur vous. La vérité, c'est que vous préférez la mort à la vie. A tous ceux qui se présentent à moi en prétendant comprendre ce que je vis, je leur crache au visage. Pardonnez la brutalité de mes propos, mais je pense qu'il faut avoir souffert au moins une fois dans sa vie pour affirmer pouvoir comprendre. En définitive, la souffrance, ce n'est ni plus ni moins qu'une blessure immense qui vous fait passer l'envie d'aimer la vie. »
 
Image >

Écrire, c'est vivre deux fois.


Adèle a des yeux plus bleus que le bleu du ciel




Je me souviens comme d'hier d'un jour où tu avais frappé à la porte de ma chambre, les yeux pleins de larmes et que tu m'avais dit « Julien, j'ai un gros problème, j'ai rencontré une fille ». Cela faisait environ six mois que nous ne nous adressions plus la parole, pourtant je t'ai laissé entrer. Tu t'étais assis sur mon lit, tu m'avais longuement dévisagé puis tu t'étais enfin décidé à tout me raconter. Elle s'appelait Adèle, tu l'avais croisée dans un couloir du bahut, tu l'avais bousculée et ses livres étaient tombés. D'habitude tu ne t'arrêtais pas, tu te contentais d'un geste déplacé ou d'une insulte, mais cette fois-ci c'était différent. Ses yeux, d'un bleus vitreux t'avaient empêcher de partir, alors d'un mouvement maladroit tu avais ramassé ses livres. Vous étiez restés deux très longues minutes à vous dévisager, puis la magie s'était rompue. Pour la première fois de ta vie tu t'étais senti faible et ça te faisait peur. Pendant la récréation elle était venue te voir dans la cour alors que tu dealais avec Sébastien, tu l'avais envoyé paître parce que tu ne voulais pas qu'elle voit la coke que te refilais Seb'. Tu t'étais dis que ce n'était pas si grave après tout, des filles t'en rencontrerais d'autres. Malgré toi, tu avais cherché à la revoir, ses yeux te hantaient, alors tu t'étais lancé, persuadé qu'elle ne voudrait même pas t'adresser la parole. Contre toute attente elle t'avait souri & tu l'avais invité à te retrouver samedi aux jardins du Luxembourg. Le jour du rendez-vous, tu n'y étais pas allé, pourtant tu avais voulu, mais t'étais défoncé et tu n'avais pas pu te lever. Tu t'en voulais énormément. Je crois même que tu t'en voulais plus encore que le jour où tu avais volé le dernier cookie dans la boîte de biscuit et que maman s'était mise très en colère. Mais maman n'est plus là désormais. Tu m'avais expliqué qu'une fois de plus elle t'avait pardonné, puis qu'un jour, au détour d'une ruelle, tu l'avais croisé et que sans rien dire elle avait délicatement déposé un baiser sur tes lèvres. Je me souviens avoir vu les larmes couler sur tes joues, et ta voix désespérée me dire « Julien, aide-moi, je ne sais plus quoi faire ». Je t'avais alors pris dans mes bras. Tu puais le pétard et la cigarette. Tu avais murmuré des paroles que je ne comprenais pas. Je ne pouvais pas te laisser souffrir autant, malgré tout ce que tu m'avais fait, malgré les trahisons que tu avais commis, malgré les insultes que tu m'avais lancé, tu restais mon frère et même si tu m'avais laissé souffrir en silence, même si tu m'avais laissé te faire croire que j'allais bien, je ne pouvais oublier que nous étions jumeaux. Je repensais à la mort de maman, à ta dérive dans l'alcool et la drogue, à tes tentatives de suicide, au jour où tu avais failli me tuer lors d'une de tes crises de démence, à ton échec au bac parce que tu étais, une fois de plus, défoncé, à ton redoublement, à mon entrée en fac sans toi, à ces longs mois de silence, à tes absences le soir, à l'alcoolisme de papa. Alors moi aussi j'avais pleuré. Des larmes chaudes avaient coulé sur mes joues, cela faisait tellement longtemps que je les retenais qu'elles n'eurent aucun mal à sortir. Puis finalement, je t'avais regardé droit dans les yeux et d'une voix solennelle je t'avais dit :

« Jules, mon frère. Pour une fois dans ta vie, écoute-moi. Aime-la cette fille, petit con, aime-la car elle pourra peut-être enfin te faire aimer la vie. »


Texte écrit pour Il suffit d'un sourire (galerie textuelle), le sujet étant : "Aime-la cette fille, petit con, aime-la car elle pourra peut-être enfin te faire aimer la vie." ~ Lolita Pille. Dîtes-nous ce à quoi vous fait penser cette citation, tout ce qui vous passe par la tête lorsque vous lisez cette phrase. Vous pouvez aussi si vous le souhaitez l'insérer dans votre texte.

Amour, amour...

 
 
 
Voilà trois jours et trois nuits que tu es partie. Voilà trois jours et trois nuits que je ne vis plus. J'erre telle une âme en peine dans cette jungle infernale qu'est Paris. Plus rien n'est pareil sans toi. Je prie le ciel chaque nuit pour qu'en me levant tu sois à côté de moi. Mais le matin vient et tu n'es pas là. Et moi je crie ton nom dans l'obscurité de la nuit. Maria. Plus rien ne sera pareil sans toi. Maria. Tes yeux de braises, tes cheveux de feu, rien ne pourra me les faire oublier. Maria. Tu étais ma vie, je ne survivrai pas à ta mort. Et moi je crie ton nom dans l'obscurité de la nuit. Paris est vide sans toi. Les fruits sont sans saveur. Les rues sont tristes. Et moi je suis là comme un con à attendre près de la porte que tu rentres. Mais tu ne rentreras pas, ni aujourd'hui, ni demain. Dans un an, peut-être serais-je encore là, près de cette porte éternellement fermée à attendre dans l'ombre que tu reviennes. Et dire que tant de crétins vivent alors que toi tu es morte. Je ne mange plus, je ne bois plus, je ne vis plus. Je me décompose lentement dans cet appartement vide, encore pleins d'images de toi. Je finirais bien par mourir moi aussi, à l'abri des regards de tous, ta photo sur mon cœur et mon âme près de la tienne. Mais pour l'instant j'attends. Quoi ? Je ne sais pas vraiment. J'attends. Et je crie ton nom dans l'obscurité de la nuit, pour oublier que tu n'es plus là. De là où tu es, j'espère que tu me regardes, je t'envoie des baisers, en espérant que tu me fasses une petite place sur ton étoile, pour que je sois pour l'éternité à tes côtés.
 
Texte écrit pour Des milliers de Mots (galerie textuelle)