« C'est comme une plaie béante qui coupe votre corps en deux. Vous ne pouvez plus courir ni marcher, ni même sourire. Vous n'êtes plus qu'une ombre de vous-même, une épave. Vos traits sont anguleux, votre visage est blanc comme la mort, vous n'êtes ni laid, ni beau, vous n'existez presque plus. Vous n'avez même plus la force de crier votre douleur, il y a comme un vide en vous. C'est une déchirure qui ne guérit jamais. Comme un coup de couteau inattendu qui vient vous transpercer le ventre. Et le sang coule, et coule encore, impossible de l'arrêter. Vous traînez votre corps tel un fantôme dans des endroits sombres et sales. Vous mordez la poussière. Vous avez perdu toute humanité. En fait, vous n'êtes plus rien. Vous n'existez plus vous-même. Votre corps vous est étranger. Mais les autres ne voient rien. Les autres n'entendent rien. Ils n'entendent même pas les cris désespérés que vous leur adressez. Ils sont trop occupés à regarder leur miroir, en quête de perfection. Ils sont trop occupés à envier les richesses des autres, même quand les autres sont pauvres d'eux-mêmes. Ils sont trop occupé à se voiler la face, en inventant mille excuses pour se défiler. Et vous, vous êtes là, à attendre en silence que l'on vous prenne la main. Mais personne ne vient. Voilà des jours, des mois et des années que vous attendez, tapis dans l'ombre à tendre la main. Mais les autres vous piétinent, vous insultent et crachent leur venin sur vous. La vérité, c'est que vous préférez la mort à la vie. A tous ceux qui se présentent à moi en prétendant comprendre ce que je vis, je leur crache au visage. Pardonnez la brutalité de mes propos, mais je pense qu'il faut avoir souffert au moins une fois dans sa vie pour affirmer pouvoir comprendre. En définitive, la souffrance, ce n'est ni plus ni moins qu'une blessure immense qui vous fait passer l'envie d'aimer la vie. »
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